Monsieur le  Ministre de l’Economie et des Finances

Monsieur le Secrétaire d’Etat aux Finances

Monsieur le Directeur Général  du MEF

Monsieur le Directeur Général des Douanes

Monsieur le Directeur Général adjoint de la DGI

Madame, Messieurs les Directeurs des services centraux

Mesdames, Messieurs les Responsables de CDI de la zone métropolitaine

Mesdames, Messieurs les Chefs de Service et de Section

Chers invités

Mesdames, Messieurs

Nous sommes réunis ici ce matin pour fêter dans un même élan les 93 ans de la DGI, cette vieille dame nonagénaire, notre mère à tous, mesdames et messieurs les fiscalistes, dont le 6 juin ramène l’heureux anniversaire. Les manifestations marquant la commémoration du 6 juin deviennent désormais un prétexte pour rassembler, chaque année, dans cette enceinte, cette grande famille de la DGI où s’arc-boutent plusieurs générations d’hommes et de femmes dont d’aucuns y ont laissé leurs traces et d’autres les jeunes et moins jeunes qui sont encore en train de cheminer dans les sillons des ainés pour l’aiguiller vers de nouveaux horizons.

J’éprouve  un immense sentiment de fierté d’être parmi cette vaillante cohorte de fiscalistes encore une fois,  pour présider cette cérémonie qui marque les 93 ans de notre administration fiscale, qui marque aussi un changement de cap de notre nation qui décidait le 6 juin 1924 par la voix de ses dirigeants de poser les jalons d’un Etat moderne, avec la création de l’Administration Générale des Contributions. En effet, C’est Napoléon Hill qui disait de l’impôt que c’était le prix à payer pour avoir une nation civilisée. L’administration fiscale de par son caractère transversal, est à même d’engager par un effet d’attraction, la nation entière sur les chemins du progrès, de la modernité, quand elle en aura déjà fait le lit.

La Direction Générale des Impôts, on ne nous en voudra pas de n’avoir été modeste ce matin, doit être le baromètre du changement, l’institution qui montre la voie aux autres. Si la DGI décide résolument de prendre aujourd’hui son bâton de pèlerin pour emprunter ces nouvelles autoroutes qui mènent aux cathédrales de la modernité et de l’innovation, nous sommes certains que la société civile suivra.

Ceci nous amène à la conduite du changement. Que faire : Continuer ou abandonner.  Nous nous sommes engagés résolument ces trois dernières années sur la voie du changement. Nous avons mis en place une Unité chargée de piloter la réforme à la DGI.  Nous voulons parler de l’USRP, l’Unité de Suivi de la Réforme et du Pilotage. Nous avons engagé des réformes structurelles qu’il nous faut approfondir. Nous ne sommes pas sans ignorer les contraintes qu’impose le changement, les peurs que provoque l’exigence de compétences professionnelles nouvelles, la résistance au changement,  la mobilisation des moyens budgétaires, la raréfaction des ressources endogènes, la recherche de financements alternatifs pour y parer.

Le thème de la conduite du changement va intégrer pendant longtemps nos ateliers de réflexion. Et cette année, on va renouer avec l’expérience de l’assemblée annuelle initiée il y a plus d’une décennie, pour en faire une plateforme pour engager le dialogue interne autour du changement.  Cette assemblée se tiendra à Jacmel et le thème de la conduite du changement devrait constituer la toile de fond.

Quid du quotidien de nos agents ?

Le projet de changement implique la mise à la disposition de nos agents d’un meilleur cadre de travail, la dynamisation des politiques de formation pour permettre à tout le monde de monter dans le train de la réforme. La DGI est à un carrefour où il lui faut des fils aptes, chevronnés capables de l’amener dans les meilleures conditions et au plus vite sur les chemins de la modernisation, pour se retrouver sans complexes parmi ses consœurs d’Amérique latine qui sont déjà à l’âge de l’Administration fiscale du XXIè siecle.

Il faut comprendre ici ce  pourquoi je ne cesse de marteler lors de nos différentes réunions la nécessité pour nos cadres de se former sans cesse, d’être en phase avec l’évolution technologique qui a cours dans les Administrations fiscales de l’hémisphère. Si vous ne voulez pas avancer sur les chemins du progrès, arc-bouter vos pensées aux nouveaux paradigmes de la nouvelle gestion fiscale, vous allez rester au bord de la route. Nous allons tout faire pour que personne ne soit laissé au bord de la route, pourvu qu’il y ait la manifestation de la volonté d’intégrer le train du changement.

Nous enjoignons le personnel à nous rejoindre dans  nos démarches pour enrayer la corruption, qui reste un grand défi pour les institutions fiscales. Nous voulons combattre la corruption de manière irréversible au sein de la nôtre. Aussi, nous nous sommes penchés ces derniers mois, avec divers cadres de la DGI sur la rédaction d’un Code d’Ethique et de déontologie qui est appelé à être opérationnel en Octobre prochain.

Les difficultés financières auxquels font face nos agents au quotidien nous interpellent également. Je peux vous affirmer que la question a été agitée plus d’une fois par devant les cadres éminents du Ministère de l’Economie et des Finances dont le Ministre Salomon. Ceci part du souci de la Direction Générale de donner aux agents des ressorts pour augmenter leur potentiel vertueux. L’octroi d’un salaire décent, d’une bonne couverture médicale sont autant de leviers qu’il convient de mettre en œuvre pour agrandir le cercle vertueux et dynamiser les recettes fiscales. Les autorités financières publiques se sont montrées sensibles à ces préoccupations du staff de la DGI. Nous sommes certains que les réponses appropriées vont suivre.

Nous profitons du cadre de cette cérémonie de ce matin pour saluer la volonté du gouvernement de la République d’engager l’Administration fiscale de manière irréversible sur la voie de la modernisation. Le Gouvernement s’est porté garant de la poursuite du plan de réforme de la DGI avec des ressources endogènes ou des financements alternatifs.

Nous ne saurions ignorer la coopération agissante des bailleurs internationaux dans la mise en œuvre de ce vaste chantier. Nous voulons citer l’Office du Trésor des Etats-Unis d’Amérique (OTA) ; Affaires Mondiales Canada, pourvoyeur du Programme d’aide à la Mobilisation des Recettes Fiscales (PAMRF) ; l’Union Européenne qui s’implique dans des programmes de formation, de sensibilisation fiscales et de mise en place de notre Centre d’appels. La DGI s’ouvre au monde. Elle a tissé cette année des liens avec de nouvelles institutions internationales dont l’OCDE, l’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe. Nos relations avec le Centre de Rencontres et d’Etudes des Dirigeants d’Administrations Fiscales Francophones (CREDAF) se sont intensifiées ces dernières années. Haïti a abrité un séminaire sur la fraude fiscale internationale et un Atelier de travail du CREDAF sur la fiscalité des industries extractives respectivement en Mars 2013 et Avril 2016. Haïti accueillera en mai prochain le 33ème Colloque du CREDAF qui nous vaudra la venue ici de dizaines de Directeurs Généraux et hauts cadres des administrations fiscales d’Afrique, de Belgique, de France, du Canada, pour ne citer que ceux-là. Nous comptons beaucoup sur vous pour leur offrir le meilleur accueil et assurer le plein succès de ces assises en Haïti.

Chers Contribuables, Chers clients

Nous avons pour vous une pensée spéciale. Vous êtes nos clients. Nous apprécions à sa juste valeur votre effort fiscal. Nous allons tout faire pour vous faciliter la vie dans l’accomplissement de vos obligations. Chers amis de la Presse qui n’êtes pas moins des contribuables, nous saisissons cette opportunité qui nous est offerte pour vous remercier du soutien sans faille qu’on a toujours eu de votre coté pour informer nos clients à temps réel.

Chers invités, chers Collègues,

Je crois que le pays a une dette de gratitude envers la DGI, cette grande pourvoyeuse de ressources budgétaires et ceux qui l’ont aidée à traverser le temps. Ceci dit, j’ai dans le viseur ces ainés, ces devanciers qui y ont consacré une bonne partie de leur existence et qui ont choisi d’être parmi nous ce matin pour répondre à l’appel de leur mère nourricière. Au nom de la DGI, je vous dis merci. Nous exhortons le personnel à redoubler d’effort pour continuer à fournir à l’Etat et aux Collectivités territoriales les ressources financières nécessaires à leur fonctionnement. Demain, vous serez de ceux qui auront à recevoir les lauriers qu’on tresse à ces ainés qui n’ont pas démérité de la patrie.

Bonne fête à tous.

Miradin MORLAN

Directeur Général