La Direction générale des Impôts (DGI), dans le souci d’amélioration du service à la clientèle et d’augmentation des recettes de l’État, a entrepris, il y a quelques années, un vaste mouvement de modernisation. Le directeur général de la DGI, Mirardin Morlan, parle des avancées enregistrées au journal Le National. Il profite pour informer la population du lancement du Renew Management System 7 (RMS 7), qui sera une étape importante du grand projet de modernisation.

Le National : La DGI a enclenché un vaste mouvement de modernisation ces dernières années, qu’en est-il de l’état des lieux ?

Miradin Morlan : Depuis quelques années, un vaste mouvement de réforme est entrepris au niveau de la DGI. Mais il faut dire que la véritable réforme a commencé depuis 1997 au niveau de l’institution. On a toujours voulu faire des réformes pour se mettre au même niveau que les pays de la région et du monde en matière fiscale. Depuis mon arrivée, nous nous battons fermement pour nous mettre au diapason. C’est un combat. Ce, pour offrir un meilleur service aux clients et une meilleure image à la collectivité. Autrefois, les clients étaient souvent découragés à payer des impôts à cause des tracasseries que vous connaissez. Mais, depuis 2012, avec la mise en application de plan stratégique, le service est nettement amélioré. Il y a par exemple des gens disponibles à la DGI pour aider les contribuables à payer des impôts. Plus de tracasseries. C’est maintenant tout un système bien articulé qui est mis en place à cet effet. Ce qui, en réalité, influe positivement les recettes de l’État. Le système mis en place jusqu’ici permet aussi à des contribuables vivant à l’extérieur du pays de payer correctement leurs impôts là où ils sont sans aucune difficulté. Donc, nous sommes à un stade assez avancé de modernisation et nous progressons.

L.N. : Pas de modernisation sans technologie. Sur le plan technologique, c’est-à-dire en ce qui a trait à la mise en place d’un système informatique solide, vous pensez que la DGI a progressé ?

M.M. : Nous faisons beaucoup d’efforts au niveau de la technologie, de la technologie numérique. Nous travaillons par exemple au niveau de la sureté mobilière. Avec le CIAT, pour l’instant, nous sommes en train de scannériser des documents anciens pour pouvoir les sauvegarder. C’est aussi le début de tout un système de modernisation qui pourra nous permettre de sauvegarder des données. Nous mettons en place le système. Mais il faut savoir que les résultats n’arriveront pas du jour au lendemain. Une bonne partie de la population est déjà au courant du système parce que plusieurs présentations ont été faites. La bonne nouvelle est que, à cause du système, nous commençons à voir les résultats parce que les contribuables ont augmenté depuis la mise en application des outils. Visitez le site de la DGI et constatez comment le système est à utilisation facile.

Pour la sureté mobilière, il faut dire qu’avec l’Union européenne (UE), nous allons participer à une rencontre à Montréal sur la question et visiter des administrations fiscales pour pouvoir renforcer notre système.

L.N. : Pas de modernisation sans un renforcement du système préalablement utilisé. Quels changements systémiques prévoit-on ?

M.M. : D’abord il faut dire qu’à la DGI on utilisait deux systèmes Tax Solution et SGI. Mais étant donné qu’il s’agit d’une seule institution, nous avons décidé d’utiliser un seul système. Parce qu’on est moins efficace avec les deux. Aujourd’hui, il y a peut-être deux endroits qui n’entrent pas encore dans la Tax Solution, mais c’est la Tax Solution qui est utilisée par l’institution. D’un autre côté, puisque c’est quelque chose qui est en cours, je peux vous parler du Renew Management System 7 (RMS 7). Ce système résulte d’un don du gouvernement canadien estimé à plus de 18 millions de dollars. Le système sera lancé le 3 novembre dans la direction des moyennes entreprises. L’expérience pilote sera faite au niveau de sept sites, ensuite elle sera généralisée. Pour les directions départementales, c’est le Nord qui est retenu pour l’expérience pilote. Le système va nous permettre d’être plus efficaces dans nos actions et opérations. Avec ce système, tous les sites seront connectés.

RMS 7 sera mis en oeuvre avec la collaboration des cadres canadiens. Il y a déjà la formation d’un comité de mise en oeuvre. Des séances de formation répétées sont également prévues dans le cadre de ce projet.

 Le National : Vous pensez que le RMS 7 sera une valeur ajoutée pour la DGI ?

Miradin Morlan : Tout à fait. On fait de la modernisation au niveau de la DGI, non seulement pour apporter une meilleure qualité de service aux contribuables, mais aussi pour avoir plus de résultats en termes fiscaux pour l’État haïtien. Autrement dit, les recettes seront beaucoup plus au rendez-vous. D’un autre côté, ce système va permettre de lutter contre la question de la créance douteuse. Les doublons, par exemple, ne seront plus au rendez-vous avec ce système. Donc, ce sera un outil tout à fait intéressant et pour les contribuables, et pour l’État haïtien.

http://www.lenational.org